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Gym et croissance chez l’ado : que disent les études sur la musculation des plus jeunes

Gym et croissance chez l’ado : que disent les études sur la musculation des plus jeunes

Gym et croissance chez l’ado : que disent les études sur la musculation des plus jeunes

Faut-il avoir peur de la musculation chez l’ado ?

Si vous êtes parent, coach ou prof de sport, vous avez probablement déjà entendu cette phrase :« La muscu chez les ados, ça casse la croissance. »

C’est une croyance tenace… mais les données scientifiques racontent une autre histoire.

Dans cet article, on va voir ce que disent réellement les études sur la musculation des plus jeunes, ce qui est risqué, ce qui est bénéfique, et surtout comment encadrer un ado qui veut « aller à la salle » sans lui pourrir la santé ni la motivation.

Ce que disent vraiment les études sur la croissance

La grande peur, c’est la fameuse « plaque de croissance » (les cartilages de conjugaison au bout des os longs). L’idée : des charges lourdes viendraient écraser ces cartilages et stopper la croissance.

Problème : les études ne confirment pas cette peur… à une condition : que l’entraînement soit bien encadré.

Les grandes revues scientifiques en médecine du sport et pédiatrie (American Academy of Pediatrics, National Strength and Conditioning Association, etc.) convergent sur plusieurs points :

En clair : ce n’est pas la muscu qui pose problème, c’est la muscu mal faite.

Les vrais risques à connaître (et à éviter)

Quand on analyse les rapports de blessures chez les jeunes en musculation, on voit toujours les mêmes causes :

Les blessures les plus fréquentes chez les jeunes en musculation sont :

Le message est simple : ce n’est pas l’exercice de squat ou de développé couché qui est dangereux en soi, c’est le contexte dans lequel il est pratiqué.

Les bénéfices prouvés de la musculation chez l’ado

Maintenant, passons à ce que les études montrent de positif (et il y a de quoi faire).

Un entraînement de renforcement bien pensé chez les jeunes permet :

Beaucoup d’études montrent aussi que les jeunes qui découvrent la musculation dans un cadre sain gardent plus souvent une activité physique à l’âge adulte. Autrement dit, c’est un bon outil pour lutter contre la sédentarité à long terme.

Quel âge pour commencer la musculation ?

On n’attend pas d’avoir une barbe et 80 kg pour faire du renforcement. Les recommandations internationales sont assez claires :

Ce qui compte n’est pas uniquement l’âge civil, mais :

Un ado de 15 ans sérieux, encadré par un coach compétent, est souvent bien plus en sécurité qu’un jeune de 18 ans qui charge n’importe comment avec ses potes dans un garage.

Faut-il interdire la salle de sport aux ados ?

Beaucoup de salles interdisent l’accès aux moins de 16 ans, parfois 18. Ce n’est pas parce que la musculation est en soi toxique, c’est surtout :

Interdire purement et simplement n’empêchera pas un ado motivé de s’entraîner : il trouvera un banc chez un ami, des haltères bas de gamme, ou fera des séances « à la maison » sans aucune supervision.

Entre le tout interdit et le fait ce que tu veux, il y a une voie beaucoup plus intelligente : autoriser, mais avec des règles claires et un encadrement sérieux.

Comment encadrer concrètement un ado qui veut faire de la muscu

Imaginons un ado qui vous dit : « Je veux me mettre à la muscu pour être plus musclé / plus fort / meilleur dans mon sport. »

Voici une manière pragmatique de structurer son entraînement.

Étape 1 : cadrer les objectifs (et les croyances)

Première discussion à avoir avec lui :

But : remettre les attentes au bon niveau. Non, il ne va pas ressembler à sa star de fitness en 6 semaines. Oui, il peut être plus fort, mieux dans son corps, sans se ruiner la santé.

Étape 2 : poser les règles de sécurité non négociables

Quelques règles simples, mais fermes :

Étape 3 : construire une séance type pour ado

Pour un ado débutant, 2 à 3 séances de 45 à 60 minutes par semaine suffisent largement. Par exemple :

Échauffement (10–15 min)

Bloc renforcement (25–35 min)

On reste sur des mouvements simples, en privilégiant la technique et le contrôle :

Repères :

Retour au calme (5–10 min)

Comment faire progresser les charges sans prendre de risques

Le corps de l’ado s’adapte très vite. Mais ce n’est pas une raison pour doubler les poids chaque semaine.

Une règle simple et efficace : la « règle des 10 % ».

Un bon test : si l’ado ne peut pas expliquer et montrer la bonne technique d’un exercice comme s’il devait l’enseigner à quelqu’un, la charge est probablement déjà trop lourde.

Musculation, image du corps et pression sociale

À l’adolescence, la musculation n’est jamais qu’une histoire de muscles. C’est aussi une histoire de regard des autres, de réseaux sociaux, de comparaison permanente.

C’est là que le rôle des parents et des coachs devient clé :

Certaines études pointent le lien entre pratique de musculation non encadrée, obsession de la masse musculaire et conduites à risque (compléments douteux, dopage, troubles alimentaires). D’où l’importance de parler nutrition, récupération, dopage très tôt, sans dramatiser mais sans naïveté.

Et le dopage, on en parle ?

Ce n’est pas agréable à imaginer, mais mieux vaut être lucide : des adolescents peuvent être exposés à des discours du type :« Si tu veux vraiment des résultats, il faut prendre quelque chose. »

Là encore, les études et les retours de terrain sont clairs :

En parler tôt, sans diaboliser, mais avec des faits clairs, est souvent plus efficace que de faire comme si le sujet n’existait pas.

Signes d’alerte à surveiller chez un ado qui fait de la muscu

Quelques signaux qui doivent vous alerter et amener à discuter, voire à consulter un professionnel de santé :

Dans ces cas-là, la priorité n’est plus la performance, mais la santé globale.

Ce qu’on peut retenir pour accompagner un ado

La musculation chez l’ado n’est pas l’ennemi de la croissance. Mal encadrée, elle peut être un problème. Bien utilisée, c’est un formidable levier de santé, de performance et de confiance en soi.

Pour résumer les axes principaux :

Si vous êtes parent, coach ou ado vous-même, la question utile n’est donc pas : « Muscu ou pas muscu ? » mais plutôt :« Comment mettre en place un entraînement de renforcement qui soutienne la croissance, la santé et le mental sur le long terme ? »

C’est sur ce « comment » que se joue la différence entre un corps abîmé trop tôt… et un jeune qui construit des bases solides pour toute sa vie d’adulte.

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